Faisons un petit voyage dans le temps que les papy et les mamies geeks apprécieront tout particulièrement, et revenons plus de 40 ans en arrière.
L’année 1970 marque la naissance d’un monument de la culture Geek, un jeu qui émerveillera des générations d’ingénieurs, d’amateurs de cote de maille, de boule de feu, de soirée chips coca et de dés à plein de faces : Dungeons & Dragons.
La création de Gary Gygax (paix à son âme) a aussi influencé la première génération des concepteurs de logiciels informatiques qui s’emmerdaient régulièrement devant leurs écrans monochromes.
C’est ainsi que sont nés en 1976 ce qu’on appellera les jeux d’aventure textuelle.
Ce sont de petits logiciels simples avec interpréteur de texte qui permettent de vivre une aventure en moins de 3 couleurs. Tout le jeu est composé de lignes de texte à l’écran, et vous devez avancer, résoudre des énigmes, parfois combattre pour terminer l’aventure. Toute la créativité de l’exercice se trouvait à la fois dans l’univers et dans l’interpréteur de texte qui permettait de faire pas mal de choses stupides. Comme mourir suite à la chute d’une noix de coco sur la tête après avoir secoué un arbre. Essayez la commande « shake coconut tree », dans Dunnet, le jeu conçu par Ron Schnell en 1983 encore accessible de nos jours dans l’éditeur de texte Emacs sous… je vous le donne en mille : LINUX (comme quoi…).
C’est ce genre de logiciel ludique qui, avec le développement de l’informatique personnelle et de la puissance des ordinateurs, donnera naissance aux jeux de style Aventure voire Point & Click chers à la bonne époque de Lucasart.
Parce que du noir et blanc quand on peut faire de la couleur, c’est quand même mieux non?
Instant Madeleine de Proust.
En 1987 sortait ShadowGate sur Apple 2 GS porté ensuite sur Nes qui reste un souvenir mémorable pour moi. Que ce soit la musique, l’ambiance, la difficulté du jeu (on peut mourir un paquet de fois, la gestion des torches etc), tout est une pure tuerie pour l’époque. Heureusement que youtube existe pour vous faire savourer tout ça.
Mais revenons dans les années 80. Le développement de la micro-informatique avec la distribution des Apple II de 1977 (il doit bien en rester un ou deux chez Postcarbone ou MisterD), a permis le développement de logiciels ludiques à grande échelle. C’est dans ce contexte que la société Sir-Tech sortira en 1981, Wizardry. Un jeu qui posera les bases du Dungeon Crawler.
Qu’est ce qu’un Dungeon Crawler?
Littéralement, c’est un « explorateur de prison ». Vous êtes le plus souvent un groupe de prisonniers abandonné dans un labyrinthe et devrez vous entraider, combattre et résoudre des énigmes pour sauver votre peau.
Le jeu se déroule à la première personne ,vous pouvez donc voir et gérer votre groupe d’aventurier (le plus souvent 4), à travers de petits portraits affichés à l’écran à coté de leurs points de vie. Vous avancez case par case dans le labyrinthe et affrontez vos ennemis au tour par tour. Ce n’est pas parce que vous êtes dans un couloir très sombre qui ne sent pas très bon qu’il faut oublier la bienséance et le bon goût qui caractérise les vrais aventuriers.
Le case par case, c’est un des éléments clé de ce genre d’aventure. Nombreux sont les écoliers à avoir noirci des pages et des pages de carnets à petits carreaux pour dessiner les plans du donjon, à pester sur une carte trop excentrée qui force à scotcher ensemble deux pages pour continuer la carte, gommer la mauvaise indication, recommencer depuis le début. Un plaisir masochiste certes, mais un plaisir quand même.
En 1985 Interplay sort The Bard’s Tale fortement inspiré de l’univers de Wizardry (en abandonneware) , jeu qui marque l’époque avec ses graphismes en 3 dimensions et ses fabuleuses animations. Disponible aussi en abandonneware, pourquoi se priver d’une bonne hémoragie occulaire ?
Et c’est en 1987 que sortira ce qui reste un monument de la balade en souterrain qui fouette : Dungeon Master.
Celui qui reste le jeu le plus vendu sur Atari ST sera porté sur de nombreuses autres plate-formes ( Amiga, PC, apple 2 GS mais aussi la Super nintendo , la PC Engine et la sega saturn) a permis à la société FTL Games (faster than light), de révolutionner le genre.
Des combats en temps réel , la gestion de l’expérience, l’évolution des personnages et de leurs équipements, des graphismes sublimes pour l’époque et l’utilisation de la souris en ont fait un must du genre (abandonneware vous connaissez la musique).
Instant madeleine de Proust
Swords and serpents sur NES, c’est encore un de mes traumatismes d’enfance. Difficile, complet, une musique entêtante et les combats aléatoires en ont fait un cauchemar de ma jeunesse. Du pur, du vrai. Le masochisme en 8 bits et en petits carreaux, en vidéo.
S’en suivra nombre de suites, de repompes du jeu original.
Quelques évolutions néanmoins avec Captive de Mindscape sur Atari/Amiga, qui vous met aux commandes de 4 robots dans un univers science-fictionnesque, et innove avec la localisation des dégâts et une interface un poil complexe.
Bloodywych qui permet de jouer en coopération en écran splitté.
Pour l’anecdote, en 1995 Interplay sort Stonekeep, son Dungeon Crawler en 3D pré calculée, avec, summum de la classe pour l’époque, des cinématiques avec acteurs sur fond vert (rhalala, quelle belle époque).
Le hit qu’a été Dungeon Master a eu droit à sa suite quelques années plus tard. Dungeon master 2 : the legend of Skullkeep édité par FTL et … Interplay (tiens tiens… ), sorti d’abord au japon en 1993 puis en 1995 en Europe. Japon dont la passion pour ce genre reste intacte depuis tout ce temps.
Le genre du Dungeon Crawling est tombé en désuétude de nos jours, supplanté par les RPG. Quelques poches de résistance subsistent notamment au Japon avec la série des Etrian Odyssey développés par Atlus (Digital Devil Story, Shin Megami Tensei, Persona etc) sur DS (des labyrinthes tout mignons, avec des monstres tout kawai kikinou à tuer et une difficulté adaptée aux asiatiques, c’est à dire infernale).
Tout espoir est donc éteint de revoir ce genre passionnant reprendre vie… Pas tout à fait puisque la société Almost Human Games sort, le 11 avril : Legend of Grimmrock.
Le retour aux sources du crapahuteur de prisons, dans un style heroic fantasy bien glauque et sale comme on les aime.
Les carnets à petits carreaux ne sont pas morts mes amis, Dungeon Master est de retour en bonne forme, avec des graphismes HD, une musique sublime et une difficulté adaptable pour les vrais, les velus (on peut désactiver l’automap et faire soi-même ses cartes sur petits carreaux). Prévu sur PC, Mac, iPhone et iPad, Nerds de tous les pays, unissez vous.
Je ne sais pas ce que vaut le jeu au final, mais ma pré-commande est déjà faite. Ce trailer donne bigrement envie non?
A noter que la réservation donne accès à des goodies dont une carte du jeu, un modèle fait main de feuilles à petits carreaux (oh oui hummmm…), la bande originale du jeu , des illustrations etc…
15 euros pour se retrouver enfermé en prison, se battre contre des monstres, gagner de l’expérience sans passer par la case tribunal et amitié savonnette dans les douches, mais que demande le peuple?
Je sers l’agence et c’est ma joie.
(Merci à SamsonMG pour la correction).
Il n’a pas été question ici d’être exhaustif, j’ai forcément oublié un paquet de jeux du genre, ne m’en voulez pas. barberouss
Un petit mot pour signaler un ovni : Les Parsely Games (http://www.bah-editions.fr/pages/Parsely_Games-4171727.html)
Des petits jeux de rôle qui se jouent autour d’une table mais à la manière des jeux textuels (oui, c’est ça le rapport avec l’article ;-). L’un des joueur tiens le rôle de l’ordinateur, les autres donnent les consignes. Ca se joue en une 20aine de minutes, c’est rigolo pendant un apéro …
[…] [Mise à jour Avril 2012] Et je vous invite à lire l’article sur les Dungeon Crawlers par @Barberouss sur le blog de l’Agence tout Geek […]
[…] of Grimrock, paraîtra, et vous pourrez lire les détails de cette passionnante résurrection sur l’article du fidèle @Barberouss, sur le blog de […]
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